Depuis 2012, le Mali, vaste pays d’Afrique de l’Ouest, est aux prises avec une crise humanitaire multidimensionnelle sans précédent. Plus récemment, les coups d’État d’août 2020 et de mai 2021, perpétrés par les forces armées maliennes, ont aggravé l’instabilité politique du pays.

Plus de 375 000 personnes sont actuellement déplacées en raison des violences et de l’insécurité. Les enfants, et particulièrement les filles, sont les plus affectés avec la fermeture des écoles, les violences et l’instabilité qui s’ajoutent aux barrières traditionnelles à l’éducation.

Financé par Affaires mondiales Canada dans le cadre de l’engagement du Canada en faveur de l’éducation des femmes et des filles touchées par les conflits, le projet Défi Éducation des filles au Mali (DÉFI) travaille main dans la main avec le ministère de l’Éducation nationale du Mali à l’appui de son programme décennal de développement de l’éducation.

Alinea International et ses partenaires – Radio Rurale Internationale, Éducation Internationale et Catholic Relief Services – appuient les écoles, les autorités régionales et locales, les communautés et les familles à travers des programmes radio interactifs, de la formation, de l’expertise technique, des bourses d’études, des ressources éducatives améliorées et l’accès aux programmes d’apprentissage accéléré. Ces efforts permettent aux filles et garçons déscolarisés d’avoir accès à une éducation de qualité dans un environnement sûr et inclusif.

En septembre 2021, le spécialiste d’Alinea en suivi et évaluation, Mahamadou Garba Abdou, s’est rendu au Mali pour appuyer le travail de l’équipe terrain du projet. Garba Adbou explique que l’insécurité s’est conjuguée aux barrières systémiques à l’éducation des filles.

« Les filles qui allaient à l’école avant la crise n’arrivent plus à y aller parce que des groupes armés ont fait fuir les enseignants et ont fermé les écoles”, déclare Garba Abdou. “Ils chassent les élèves, surtout les filles, alors les parents ont peur d’envoyer leurs filles à l’école.”

Située au sein du ministère de l’Éducation, l’équipe DÉFI travaille côte à côte avec le personnel du ministère, y compris Fatoumata Cissé Sylla, conseillère technique et spécialiste en égalité femmes-hommes au ministère de l’Éducation. Selon Sylla, le travail au niveau institutionnel est essentiel pour maintenir les filles à l’école sur le long terme et soutenir les filles qui n’ont pas eu la possibilité d’aller à l’école en raison de l’insécurité.

Mahamadou Garba Abdou et Fatoumata Cissé Sylla lors d’un atelier de travail

« L’accès à l’éducation pour les filles et leur maintien dans les programmes scolaires continuent d’être une grande priorité pour le ministère. Il y a des répercussions sur l’ensemble du pays lorsque les filles ne sont pas scolarisées”, a déclaré Sylla. “Avec l’appui de projets comme DÉFI, nous supportons des filles qui autrement n’auraient pas eu la chance d’aller à l’école ».

Sylla insiste également sur l’importance de bâtir les capacités des acteurs locaux, au niveau du gouvernement et des communautés, afin d’assurer la pérennité des interventions.

En juin 2017, le gouvernement du Canada introduisait sa Politique d’aide internationale féministe (PAIF), qui fait de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles des priorités pour l’aide internationale. Nouhoum Sankaré, Chef du projet DÉFI au Mali, souligne que cette politique a permis d’établir un lien direct entre les priorités du Mali et du Canada pour le secteur de l’éducation en reconnaissant que l’école constitue une première étape cruciale pour réduire les inégalités entre les femmes et les hommes.

“L’école est une porte d’entrée privilégiée pour combattre les inégalités entre les sexes, car elle attaque le mal à la racine”, a déclaré Sankaré. “Elle peut avoir un impact pour les années à venir… L’éducation est quelque chose qui, en réalité, concerne toute la vie”.

À propos de DÉFI :
DÉFI est un projet d’éducation de 5 ans qui cible les zones affectées par les conflits au Mali (Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao). Financé par Affaires mondiales Canada, il appuie les efforts du gouvernement du Mali à offrir une éducation de qualité, inclusive et équitable en supportant plus de 25 000 filles et garçons, leurs familles et leurs communautés, et renforçant les capacités des services gouvernementaux clés au niveau national, régional et local pour améliorer durablement le système éducatif au Mali.

Rencontre du consortium à Ségou pour discuter des plans de sécurité et du ciblage géographique des activités

 

International Day of the Girl Child: Making the education system work for girls in Mali

Since 2012, the West African country of Mali has faced a multidimensional humanitarian crisis.
More recently, the August 2020 and May 2021 coups d’état by the Malian armed forces have contributed to further political unrest.

More than 375,000 people are currently displaced from their homes due to conflict and insecurity. Children, especially girls, are particularly vulnerable as school closures, chronic violence and instability add to traditional cultural barriers to education.

Funded by Global Affairs Canada as part of Canada’s commitment to education for women and girls affected by conflicts, the DÉFI Project works hand-in-hand with the Ministry of Education of Mali in support of its 10-year education development programme. DÉFI stands for Défi Éducation des Filles au Mali.

Alinea International and its implementing partners – Farm Radio International, Éducation internationale and Catholic Relief Services – support schools, regional and local authorities, communities and families through interactive radio programming, training, technical expertise, scholarships, improved teaching material and access to accelerated learning programs. These efforts allow out-of-school girls and boys to get quality education in a safe and inclusive environment.

In September 2021, Alinea Monitoring and Evaluation Specialist Mahamadou Garba Abdou travelled to Mali to support the DÉFI field team’s work. Garba Abdou explained that chronic insecurity has amplified systemic barriers to girls’ education.

“The few girls who went to school before the crisis can no longer go because armed groups have driven away teachers and closed schools,” Garba Abdou said. “They are chasing away students, especially girls, so parents are afraid to send their girls to school.”

Located within the Ministry of Education, the DEFI team works closely with Ministry staff at every step, including Fatoumata Cissé Sylla, Technical Advisor and Gender Specialist with the Ministry of Education. According to Sylla, the work at the institutional level is essential in keeping girls in school long-term and supporting girls that have not had the opportunity to attend school, given the fragile situation.

“Girls’ access to education and maintaining enrollment for girls are high priorities for the Ministry. There are repercussions for the entire country when girls are not in school,” said Sylla. “With the help of projects like DÉFI, we’re supporting girls that otherwise wouldn’t have a chance to go to school.”

Sylla added that building the capacity of local actors, at government and community levels, is essential for ensuring sustainability.

In June 2017, the Government of Canada introduced the Feminist International Assistance Policy (FIAP), which makes gender equality and the empowerment of women and girls priorities for international aid. DÉFI Field Manager Nouhoum Sankaré said this policy created an important link between Mali and Canada’s priorities for the education sector, recognizing that school is a crucial first step to reducing inequalities between women and men.

“School is a key entryway to tackling gender inequalities because it attacks this issue at its root,” Sankaré said. “It can have impact for years to come. To educate a girl is to make an investment for her entire life.”

About DÉFI:
DEFI is a five-year education project working in conflict affected regions of Mali (Segou, Mopti, Timbuktu and Gao). Funded by Global Affairs Canada, the project supports the Government of Mali’s effort to provide inclusive, equitable and quality education by supporting 25,000 girls, boys, their families and communities, as well as building capacity of key government services at national, regional and local levels to sustainably improve Mali’s education system.