To mark International Development Week, Alinea’s thought leaders on climate action came together on February 7, 2023, to amplify the voices you need to hear on biodiversity and climate change, and to hear from you.
Featuring an address from Dr. David Suzuki.

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Pour marquer la Semaine du développement international, les leaders d’opinion d’Alinea sur l’action climatique se sont réunis pour amplifier les voix que vous avez besoin d’entendre sur la biodiversité et le changement climatique, et entendre ce que vous avez à dire. Avec une allocution du Dr David Suzuki.

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Our panelists | Nos panélistes

Dr. Yannick Beaudoin

Climate Change and Nature-Positive Solutions Director, Alinea International
Directeur du changement climatique et des solutions positives pour la nature, Alinea International

Yannick brings decades of experience working with governments, local communities, industry, academia and other actors in more than 80 countries to his work at Alinea. As an economist and geologist, he designs innovation processes and approaches that increase human well-being while preserving and enhancing nature. He applies design thinking and economic systems transformation principles to advance Nature-positive outcomes. Previously a Director with the David Suzuki Foundation, his background also includes a decade supporting sustainable development through the United Nations Environment Programme and a decade in the mining sector with Falconbridge Ltd (now Glencore) and the Geological Survey in Canada. He also currently serves, by ministerial appointment, on the Canadian Environmental Domestic Advisory Group of the Comprehensive Canada-EU Trade Agreement.

Yannick apporte à Alinea des décennies d’expérience de travail avec des gouvernements, des communautés locales, des industries, des universités et d’autres acteurs dans plus de 80 pays. En tant qu’économiste et géologue, il conçoit des processus et des approches d’innovation qui augmentent le bien-être humain tout en préservant et en améliorant la nature. Il applique les principes de la pensée conceptuelle et de la transformation des systèmes économiques pour faire progresser les résultats positifs pour la nature. Précédemment directeur de la Fondation David Suzuki, il a également passé une dizaine d’années à soutenir le développement durable dans le cadre du Programme des Nations unies pour l’environnement et une dizaine d’années dans le secteur minier avec Falconbridge Ltd (aujourd’hui Glencore) et la Commission géologique du Canada. Il fait également partie, par nomination ministérielle, du Groupe consultatif canadien sur l’environnement domestique de l’Accord commercial global entre le Canada et l’Union européenne.

 

Catherine Hill

Gender Advisor, Expert Deployment Mechanism for Climate Action in Africa Project / Senior Gender Advisor, Alinea International
Conseillère en genre, Mécanisme de déploiement d’experts pour l’action climatique en Afrique Projet / Conseiller principal de genre, Alinea International

For more than 20 years, Catherine has applied her gender equality and social inclusion experience on climate change adaptation, agrobiodiversity, and food security to strengthen the agriculture sector. She currently serves as the Gender Advisor on the Expert Deployment Mechanism for Climate Action in Africa Project. Her background includes supporting policy, programming, research, and capacity initiatives with governments, the UN, the CGIAR, and civil society across all regions. As a policy researcher, she supported UN commissions on science and technology (UNCSTD) and plant genetic resources (CGRFA), as well as the UN Inter-Agency Task Force on Rural Women. Catherine is a Founding Member of WOCAN: Women Organizing for Change in Agriculture and Natural Resource Management.

Depuis plus de 20 ans, Catherine applique son expérience en matière d’égalité des sexes et d’inclusion sociale à l’adaptation au changement climatique, à l’agro biodiversité et à la sécurité alimentaire pour renforcer le secteur agricole. Elle occupe le poste de conseillère en matière de genre pour le projet de Mécanisme de déploiement d’experts pour l’action climatique en Afrique. Son expérience comprend le soutien aux politiques, à la programmation, à la recherche et aux initiatives de capacité avec les gouvernements, les Nations Unies, le CGIAR et la société civile dans toutes les régions. En tant que chercheuse sur les politiques, elle a soutenu les commissions des Nations unies sur la science et la technologie (UNCSTD) et les ressources phytogénétiques (CGRFA), ainsi que l’équipe spéciale interinstitutions des Nations unies sur les femmes rurales. Catherine est un membre fondateur de WOCAN : Women Organizing for Change in Agriculture and Natural Resource Management.

 

Marco Heredia

Climate Diplomacy Consultant, Technical Assistance Partnership – Expert Deployment Mechanism Project
Expert en diplomatie environnementale et climatique, pour le Partenariat d’assistance technique – Mécanisme de déploiement d’experts

Marco Heredia is an environmental and climate diplomacy expert with over 23 years of experience designing, implementing, and evaluating policies, programs, and projects, specializing in climate change law and policy. As an expert for the Alinea Technical Assistance Partnership (TAP) initiative, Marco works collaboratively with the Maldives government, namely the Ministry of Environment Climate Change and Technology to support the learning opportunities by coaching the existing Maldives climate negotiators. As a negotiator in climate finance, Marco has been part of international discussions for the 24, 25, and 27 Conferences of the Parties (COPs) of the United Nations Framework Convention on Climate Change. Marco holds a Ph.D. in Law, a Master of Laws, and a Bachelor of Laws from the University of Mexico.

Marco Heredia possède plus de 23 ans d’expérience dans la conception, la mise en œuvre et l’évaluation de politiques, de programmes et de projets, spécialisé dans le droit et la politique en matière de changement climatique. En tant qu’expert pour l’initiative de partenariat d’assistance technique (TAP) d’Alinea, Marco travaille en collaboration avec les gouvernements des Maldives, en collaborant avec le ministère de l’environnement, du changement climatique et de la technologie pour soutenir les opportunités d’apprentissage au niveau du cadre existant des négociateurs climatiques des Maldives. En tant que négociateur dans le domaine du financement du climat, Marco a participé aux discussions internationales des 24, 25 et 27 Conférences des Parties (COP) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Marco est titulaire d’un doctorat en droit, d’une maîtrise en droit et d’une licence en droit de l’université de Mexico.

 

Moderated by / Modéré par

 

Jenna Freeman

Climate Change Communications Advisor, Expert Deployment Mechanism for Climate Action in Africa Project/ Communications Specialist, Alinea International / Former Journalist
Conseillère en communication sur le changement climatique, Projet de mécanisme de déploiement d’experts pour l’action climatique en Afrique/ Spécialiste en communication, Alinea International / Ancienne journaliste

An experienced broadcast and digital journalist, Jenna currently serves as the Climate Change Communications Advisor on the Expert Deployment Mechanism for Climate Action in Africa Project. She also supports multiple projects in Ukraine and for the Canadian Trade Commissioner Service. At Alinea broadly, Jenna leads on strategic and corporate communications, effectively managing a deadline-conscious environment balanced with a precise level of attention to detail. In news media, she anchored flagship broadcasts, reported live on multiple elections from party headquarters, and covered stories with deep impact on a variety of issues and sectors for broadcast television, web, and radio. Jenna is fluent in English and French.

Journaliste expérimentée dans le domaine de la radiodiffusion et du numérique, Jenna est actuellement conseillère en communication sur le changement climatique pour le projet Mécanisme de déploiement d’experts pour l’action climatique en Afrique. Elle soutient également plusieurs projets en Ukraine et pour le Service des délégués commerciaux du Canada. Chez Alinea, Jenna dirige les communications stratégiques et d’entreprise, en gérant efficacement un environnement soucieux des délais, tout en portant une attention particulière aux détails. Dans le domaine des médias, elle a présenté des émissions phares, fait des reportages en direct sur plusieurs élections depuis le siège d’un parti et couvert des sujets ayant un impact profond sur une variété de questions et de secteurs pour la télévision, le web et la radio. Jenna parle couramment l’anglais et le français.

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Our panelists continued the conversation and answered more of your questions

Reference: United Nations Framework Convention on Climate Change

Here is what you asked and what they had to say:

Q: Yannick, it sounds like you are joining from the Asia Pacific. What are some of the issues you are hearing specific to the region?

Yannick Beaudoin: The main issues raised in my recent interaction revolve around finding ways to amplify the existing capacity, power and voice of women in island communities. Often ignored by external entities, women-led organizations and community leaders have been very clear that for many, if not most, island communities, women are playing an important and established role in the adaption and resilience building space. Rather than capacity building and developing, international allies should be focusing on capacity release strategies that fully recognize then amplify existing power dynamics (those that are positive and generative). It was also interesting to take note of the first climate change-induced relocations now occurring in many Pacific islands. These are still at the domestic level (i.e. movement within a country), but they are a foreshadowing of things to come on a more regional scale.

Q: Marco, as a climate diplomacy expert, what are the most important skills for someone in negotiations to gain traction? How can groups discussed today develop those skills?

Marco Heredia: This is a really important question because it addresses the core elements that a person should develop and enhance when advancing a country´s position or proposal made in an international negotiation forum. We have identified at least eight competencies that include subject matter knowledge of climate change science and policy, and knowledge of the state-of-the-art in each negotiation track under the UNFCCC convention; mitigation, adaptation, loss and damage, finance, and gender. There are a myriad of constituted bodies, topics, strategies, platforms, and topics under the UNFCCC context; so, negotiators need to be strategic and persuasive in the way they approach and advance their proposals and how they collaborate and coordinate with other players in this complex and ever-evolving setting.

Q: Catherine, how can women be supported to close the gender gap in climate change negotiations especially in Africa where you have few women engaging in negotiations?

Catherine Hill: Ask women what they need, what their challenges are. This includes engaging with different groups of women (youth, Indigenous peoples, people with disabilities, migrants, etc.). Support capacity building on climate leadership. This means also understanding what the capacity gaps are, or if there are other issues (e.g., mobility, socio-cultural norms constraining participation, caregiving support including, childcare at meetings for those women who need to bring their children). It’s not just enough to train women/youth in climate leadership if there isn’t the environment for them to enter/remain. Support national gender and climate change focal points in building their capacity, identifying/accessing financial resources, building organizational and technical partnerships with colleagues in different government bodies, etc. Consider a review of decision-making processes under the UNFCCC and if there is a way to have co-leadership on negotiation teams to support more women’s involvement.

Q: I like (love) references to Indigenous communities, women and youth being part of solutions towards climate change mitigation/alleviation. My question is: Do they have the necessary decision-making powers and means to actually be heard and take action?

Marco Heredia: A country climate negotiator needs to have full mastery of the rules of engagement, values, principles, strategies, and styles for negotiation. They need to be respectful of diversity, equality, honesty, and professionalism, and demonstrate a keen and thorough knowledge and understanding of human rights. Adaptation is about assessing who, how, where, and why, persons, communities, and ecosystems are vulnerable to climate change. In this, informed participation is a must for designing effective adaptation measures. On the other hand, mitigation solutions are most effective when people, communities, the public, and private sectors fully understand where and how they can reduce emissions or enhance and increase carbon sinks. A negotiator needs to be mindful of these elements and further advance them in all negotiations and actions internationally and domestically, respecting human rights. It is not a matter of whether communities can participate, or have the necessary decision-making powers to do so, but rather, how we empower, and ensure these communities are engaged and can take part in solutions and ensure sustained and long-term effective climate action.

Q: There was mention of needing long-term climate funding. Can you define what you see as real and sustainable climate financing?

Catherine Hill: If Canada is working towards its climate financing (and Official Development Assistance -ODA in general) being gender-transformative, there must be the recognition that transformation takes time. Two- and three-year commitments are perhaps useful for leveraging other resources over the longer term, but not in themselves necessarily “transformative” in terms of addressing climate change. As much of the focus on climate change is related to agriculture/land use/natural resources in many countries and a huge demand from the Global South is for support on adaptation, there needs to be a recognition that transformative change in these sectors takes time. Moreover, regenerating land may need more time. For scalability/informing policy, there may need to be evidence over a longer period. There should at least be openness to looking beyond five years.

Q: As you work across the world on different projects, what role does communications play in the climate space and reaching your goals?

Yannick Beaudioin: I feel communications in the more mainstream sense is not enough. Storytelling, with all its socio-cultural complexities, is more along the lines of that would be needed. As humans, when faced only with data and quantitative analysis, the ‘change’ impulse remains elusive. However, when our emotional and intuitive selves are brought to the fore, our ‘change impulse’ becomes activated. This is especially true when we are invited to co-create and co-own/co-initiate the storytelling. Western traditions struggle with this complexity; especially when they attempt to affect policy, decision and choice-makers that are removed from the local, more emotionally connected landscape. Allying with non-western traditions (in the sense of merging and Two Eyed Seeing) will surely help produce breakthroughs in the climate space that have so far eluded us.

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Pour faire suite à notre webinaire le 7 février dernier, nos panélistes ont poursuivi la conversation et ont répondu à d’autres de vos questions

Référence*: Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques – CCNUCC

Voici ce que vous avez demandé et ce qu’ils avaient à dire :

Q : Yannick, il semble que vous nous rejoignez depuis l’Asie-Pacifique. Quels sont les problèmes spécifiques à cette région dont vous entendez parler ?

Yannick Beaudoin: Les principales questions soulevées lors de récentes visites dans la région, tournent autour de la recherche de moyens d’amplifier les capacités, le pouvoir et la voix des femmes dans les communautés insulaires. Souvent ignorées par les entités extérieures, les organisations dirigées par des femmes et les dirigeants communautaires ont clairement indiqué que pour de nombreuses communautés insulaires, si ce n’est pas la plupart, les femmes jouent un rôle important et établi dans l’espace d’adaptation et dans le renforcement de la résilience. Plutôt que de renforcer et développer les capacités, les alliés internationaux devraient se concentrer sur des stratégies de renforcement des capacités qui reconnaissent pleinement et amplifient les dynamiques de pouvoir existantes (celles qui sont positives et génératives). Il était également intéressant de prendre note des premières migrations occasionnées par le changement climatique qui se produisent en ce moment dans de nombreuses îles du Pacifique. Ces déplacements se font encore au niveau national (c’est-à-dire à l’intérieur d’un pays), mais ils préfigurent les choses à venir à une échelle plus régionale.

Q : Marco, en tant qu’expert en diplomatie climatique, quelles sont les compétences les plus importantes pour qu’une personne participant à des négociations puisse gagner du terrain ? Comment les groupes discutés aujourd’hui peuvent-ils développer ces compétences ?

Marco Heredia : C’est une question très importante car elle porte sur les éléments fondamentaux qu’une personne doit développer et améliorer lorsqu’elle défend la position ou la proposition d’un pays dans un forum de négociation international. Nous avons identifié au moins huit compétences qui comprennent la connaissance de la science et de la politique du changement climatique, ainsi que la connaissance de l’état de l’art dans chaque domaine de négociation dans le cadre de la convention CCNUCC : atténuation, adaptation, pertes et dommages, financement et égalité des sexes. Il existe une myriade de corps constitués, de sujets, de stratégies, de plateformes et de thèmes dans le contexte de la CCNUCC ; les négociateurs doivent donc être stratégiques et persuasifs dans la manière dont ils abordent et font avancer leurs propositions et dans la manière dont ils collaborent et se coordonnent avec d’autres acteurs dans ce cadre complexe et en constante évolution.

Q : Catherine, comment peut-on aider les femmes à combler le fossé entre les hommes et les femmes dans les négociations sur le changement climatique, en particulier en Afrique où peu de femmes participent aux négociations ?

Catherine Hill: Demander aux femmes ce dont elles ont besoin, quels sont leurs défis. Cela implique de s’engager auprès de différents groupes de femmes (jeunes, peuples autochtones, personnes handicapées, migrants, etc.) Soutenir le renforcement des capacités en matière de leadership climatique. Cela signifie qu’il faut également comprendre quelles sont les lacunes en matière de capacités, ou s’il existe d’autres problèmes (par exemple, la mobilité, les normes socioculturelles qui limitent la participation, le soutien à la prise en charge, y compris la garde d’enfants lors des réunions pour les femmes qui ont besoin d’amener leurs jeunes enfants). Il ne suffit pas de former les femmes et les jeunes au leadership climatique si l’environnement ne leur permet pas d’y entrer et d’y rester. Soutenir les points de contacts nationaux sur le genre et le changement climatique dans le renforcement de leurs capacités, l’identification et l’accès aux ressources financières, l’établissement de partenariats organisationnels et techniques avec des collègues de différents organismes gouvernementaux, etc. Envisager une révision des processus de prise de décision dans le cadre de la CCNUCC et voir s’il est possible d’avoir un co-leadership dans les équipes de négociation afin de favoriser une plus grande participation des femmes.

Q : J’aime (j’adore) les références aux communautés autochtones, aux femmes et aux jeunes qui font partie des solutions pour atténuer le changement climatique. Ma question est la suivante : Disposent-ils des pouvoirs de décision et des moyens nécessaires pour se faire entendre et agir ?

Marco Heredia: Un négociateur national sur le climat doit maîtriser parfaitement les règles d’engagement, les valeurs, les principes, les stratégies et les styles de négociation. Il doit respecter la diversité, l’égalité, l’honnêteté et le professionnalisme, et faire preuve d’une connaissance et d’une compréhension approfondies des droits de l’homme. L’adaptation consiste à évaluer qui, comment, où et pourquoi les personnes, les communautés et les écosystèmes sont vulnérables au changement climatique. Une participation éclairée est indispensable pour concevoir des mesures d’adaptation efficaces. D’autre part, les solutions d’atténuation sont plus efficaces lorsque les personnes, les communautés, le public et les secteurs privés comprennent parfaitement où et comment ils peuvent réduire les émissions ou améliorer et augmenter les puits de carbone. Un négociateur doit être attentif à ces éléments et les faire progresser dans toutes les négociations et les actions menées au niveau international et national, dans le respect des droits de la personne. La question n’est pas de savoir si les communautés peuvent participer ou si elles ont les pouvoirs de décision nécessaires pour le faire, mais plutôt de savoir comment nous leur donnons les moyens d’agir et comment nous nous assurons que ces communautés sont impliquées et peuvent prendre part aux solutions et garantir une action climatique efficace, soutenue et à long terme.

Q : Il a été question de la nécessité d’un financement à long terme de la lutte contre le changement climatique. Pouvez-vous définir ce que vous considérez comme un financement réel et durable pour le climat ?

Catherine Hill: Si le Canada s’efforce de faire en sorte que son financement pour le climat (et l’Aide publique au développement – APD en général) soit transformateur en matière de genre, il doit reconnaître que la transformation prend du temps. Les engagements sur deux ou trois ans sont peut-être utiles pour mobiliser d’autres ressources à plus long terme, mais ils ne sont pas nécessairement “transformateurs” en termes de lutte contre le changement climatique. Étant donné que, dans de nombreux pays, l’accent mis sur le changement climatique est lié à l’agriculture, à l’utilisation des terres et aux ressources naturelles, et que les pays du Sud demandent un soutien considérable en matière d’adaptation, il convient de reconnaître que la transformation de ces secteurs prend du temps. En outre, la régénération des terres peut nécessiter plus de temps. Pour la mise à l’échelle et l’information des politiques, il peut être nécessaire de disposer de preuves sur une plus longue période. Il faudrait au moins être ouvert à l’idée de regarder au-delà de cinq ans.

Q : Alors que vous travaillez dansle monde entier sur différents projets, quel rôle la communication joue-t-elle dans l’espace climatique et dans la de vos objectifs ?

Yannick Beaudoin: Je pense que la communication au sens large du terme n’est pas suffisante. De raconter les histoires, avec toutes leurs complexités socioculturelles, serait plus approprié. En tant qu’êtres humains, lorsque nous sommes confrontés uniquement à des données et à des analyses quantitatives, l’élan d’effectuer du “changement” devient obscure. Cependant, lorsque nos émotions et notre intuition sont mises en avant, notre “impulsion à effectuer du changement” s’active. C’est particulièrement vrai lorsque nous sommes invités à co-créer et à devenir co-propriétaire ou à co-initier la narration d’histoires. Les traditions occidentales sont confrontées à cette complexité, en particulier lorsqu’elles tentent d’influer sur les politiques, les décisions et les décideurs, qui sont loin du contexte et du paysage émotionnel local. L’alliance avec les traditions non occidentales (dans le sens de la fusion et de la Vision à deux yeux des traditions autochtones) contribuera certainement à réaliser des percées dans le domaine du climat qui nous ont jusqu’à présent échappées.

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