Par : Myriam Dako, spécialiste en égalité des genres.
Sous le thème de cette année « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation », la Journée internationale des droits de la femme réaffirme l’importance de veiller à ce qu’aucune femme ni fille ne soit laissée pour compte. En République Démocratique du Congo (RDC), ce message résonne particulièrement fort, car malgré les nombreuses avancées, la réalité quotidienne des femmes et des filles demeure marquée par des défis persistants.
La RDC occupe une place essentielle dans les discussions mondiales sur la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique. Le pays dispose de ressources naturelles stratégiques, notamment du cobalt et du cuivre, utilisés dans des technologies telles que les batteries de véhicules électriques, les téléphones mobiles, les panneaux solaires et les éoliennes. La RDC possède également un potentiel hydroélectrique majeur, de vastes terres agricoles et une biodiversité unique, faisant d’elle un pilier écologique de la planète.
Cependant, malgré cette richesse naturelle, l’économie du pays continue de rencontrer des obstacles importants, avec des conséquences sur les conditions de vie de sa population. Les femmes congolaises, au cœur de l’économie informelle et agricole, font preuve d’une résilience remarquable. À travers leurs activités commerciales et agricoles, elles nourrissent leurs familles et leurs communautés, tout en surmontant des obstacles socio-culturels importants.
Bien que des efforts aient été réalisés pour améliorer la participation politique des femmes, avec des avancées notables telles que la nomination d’une femme au poste de Première ministre, les défis restent nombreux. La violence basée sur le genre, en particulier les violences sexuelles et les abus, demeure un fléau, amplifié dans certaines zones du pays. Malgré les efforts des militants et des défenseurs des droits des femmes pour promouvoir des réformes législatives et une égalité effective, les progrès restent lents.
L’autonomisation des femmes et des filles ne peut se faire sans une véritable garantie de leurs droits et de leur égalité. Pour que les femmes en RDC puissent s’épanouir pleinement, il est impératif de les intégrer dans tous les aspects de la société, qu’il s’agisse de l’éducation, de la santé, de la politique ou des affaires.
Il est important de souligner que l’autonomisation des femmes n’est pas un concept nouveau en RDC. Depuis longtemps, les femmes congolaises jouent un rôle essentiel dans l’économie, par leur engagement dans le commerce, l’agriculture et d’autres secteurs. Bien que leur contribution ait souvent été sous-estimée ou ignorée, leur participation reste un facteur clé du dynamisme économique et de la cohésion sociale du pays.
À travers le Projet de Services d’Appui sur le Terrain pour la Coopération Canadienne en RDC (PSAT), financé par Affaires mondiales Canada et mis en œuvre par Alinea International, nous apportons notre expertise pour soutenir l’intégration de l’égalité entre hommes et femmes dans les projets de coopération en RDC. Ce projet vise à favoriser l’inclusion des questions de genre dans les politiques et actions mises en place par la coopération canadienne.
Nous sommes fiers de participer à des projets concrets qui contribuent à l’autonomisation des femmes en RDC, tels que :
- « Beans for Women », un projet visant à renforcer l’égalité des genres et les droits des femmes et des filles dans le secteur du haricot, dans les zones de l’Est de la RDC touchées par les conflits.
- Le centre d’apprentissage communautaire pour femmes et filles à Nkandu III, dans le Kongo-Central, géré par l’ONG Susila Dharma, qui offre des formations pour le développement d’activités génératrices de revenus et de microentreprises.
Grâce à notre expertise technique et logistique, nous avons l’opportunité de contribuer à la réussite de ces projets, qui apportent des changements tangibles et positifs pour les femmes congolaises. Il est clair que lorsque les femmes participent pleinement à l’économie et à la vie sociale, les familles et les communautés en bénéficient.