La Semaine de l’égalité des sexes est une opportunité pour Alinea de souligner les efforts continus en faveur de l’égalité et de souligner le rôle essentiel des femmes dans nos projets. Cette année, nous avons demandé à des femmes engagées dans des initiatives au Tchad, Burkina Faso, Mali, Cameroun, Niger et en République démocratique du Congo de partager, en tant que femmes, la réalisation dont elles sont le plus fières dans leur carrière.Leurs témoignages reflètent leurs réussites personnelles et leur engagement à bâtir une société plus juste, à travers des projets comme le Projet de Conservation du Bassin du Lac Tchad (PCBLT), le Projet de Services d’Appui en Faveur de la Paix (PSAT), la Gestion inclusive du Fonds Minier en Faveur de la Paix et de la Stabilisation au Burkina Faso (GIFM-PSOPs) et le Défi Mali, tous financés par Affaires Mondiales Canada. 

Réponse de Angèle Ndounabé, Responsable AGR –  PCBLT (N’Djamena, Tchad):

« Je m’appelle Angèle Ndounabé et je suis communicatrice de formation. Ma carrière m’a toutefois amené dans la gestion de projet, pour laquelle je me suis découvert une passion. Je viens du Tchad, un pays où les pesanteurs socio culturelles freinent le développement de la femme. Mais avec persévérance et volonté, j’ai su franchir ces barrières. Lorsque j’étais bénévole dans les médias, j’ai vu un avis pour un poste d’assistante au programme sur un projet de paix et de développement… et je l’ai obtenu ! Ça a été le début de mon histoire d’amour avec le développement, car je suis passionnée par la condition de vie de l’être humain. L’un des moments fort de ma carrière aura été de gérer un programme de subventions octroyées aux organisations de femmes et l’impact que cela a eu sur leur vie. C’est une réalisation dont je suis très fière. Forte de ces expériences, c’est avec enthousiasme que j’entame maintenant ma nouvelle fonction de spécialiste en activités génératrices de revenus sur le Projet de Conservation du Bassin du Lac Tchad dans l’équipe Alinea International. Avec courage et détermination, on peut tout faire, et c’est ce message que je souhaite transmettre à toutes les femmes de mon pays. » 

Réponse de Florence Nassarina , Assistante administrative et financière – PCBLT (N’Djamena, Tchad):

« J’ai toujours eu une passion pour les chiffres, ce qui m’a naturellement menée vers ma carrière en comptabilité. Un des moments les plus marquants de ma carrière a été lors de mon premier jour de stage dans une organisation : on m’a confié toutes les pièces comptables de l’année, et l’audit devait commencer dans 10 jours. Ce défi m’a fait comprendre l’importance de travailler sous pression. Aujourd’hui, j’apprécie être toujours à jour dans mes rapports financiers et de respecter les clauses contractuelles. J’aime apprendre et évoluer grâce aux autres, car les meilleurs comptables sont ceux qui continuent à se former et à s’enrichir des expériences de leurs collègues pour rester compétents sur le marché du travail. » 

Réponse de Laetitia Rahamata Koudougou, Cheffe d’équipe volet communautaire – GIFM-PSOPs (Ouagadougou, Burkina Faso) :

« Ma plus grande réalisation a été de servir mon pays en tant que deuxième secrétaire parlementaire au parlement de la transition en 2014, suite à l’insurrection d’octobre. J’ai également assuré le poste de Secrétaire générale de la cellule de coordination des femmes parlementaires. Une fierté pour moi, car cette représentation m’a permis de défendre conséquemment la place et le rôle des femmes dans les différentes lois votées et principalement de porter à bras le corps avec mes collègues la proposition de loi N° 061-2015/CNT portant sur la prévention, répression et réparation des violences à l’égard des femmes et des filles et prise en charge des victimes.  Cette loi, adoptée le 6 septembre 2015 par les députés de la transition, a permis de combler un vide juridique crucial concernant les violences basées sur le genre. Une grande première ! »

Réponse de Esther Boro, Responsable Genre – GIFM-PSOPs (Houdé, Burkina Faso): 

« Dans mon poste précédent, j’ai eu l’opportunité de participer à la mise en œuvre d’un projet de résilience visant l’autonomisation des femmes dans ma commune. J’ai accompagné et encouragé des groupes de femmes dans leurs efforts d’épargne et d’octroi de crédits, en organisant des séances de sensibilisation et de formation. Ces initiatives ont permis à plusieurs femmes de développer leurs petits commerces, comme la vente de beurre de karité et de soumbala. Je suis fière de cette expérience, car elle m’a permis de contribuer à l’évolution des conditions de vie des ménages au sein de ma communauté. » 

Réponse de Léonie Ouangrawa – Conseillère en promotion du genre – GIFM-PSOPs (Boudry, Burkina Faso):

« En tant que Conseillère en promotion du genre, j’ai écrit deux ouvrages dont le second est intitulé : « Violences faites aux femmes et aux filles au Burkina Faso : réalités et stratégies de lutte ». La publication de ce livre a suscité un vif intérêt, attirant l’attention des administrations publiques et privées, des organisations de la société civile, des leaders féminines, ainsi que de nombreuses personnes, tant au Burkina Faso qu’à l’international. Cet ouvrage m’a permis de me positionner parmi les femmes leaders de mon pays, à tel point que ma biographie et le titre du livre sont désormais pris en compte dans l’élaboration de documents et lors de rencontres stratégiques. Cette reconnaissance m’a également valu une invitation à un dîner des femmes leaders, organisé par des Ambassadrices et consulaires, dont celles du Canada, du Brésil et de la Finlande en mars 2024. Cela constitue une grande fierté pour moi, et j’ai compris que le travail, lorsqu’il est bien fait, est source de récompense incommensurable 

 

Réponse de Fadima K. Drave, Gestionnaire des finances – Défi Mali (Bamako, Mali):

« J’ai été recrutée par une ONG comme responsable administrative et financière après la suspension du financement par les partenaires en raison de problème de mauvaise gestion. Mon mandat consistait à recruter une nouvelle équipe, à choisir un logiciel comptable adapté à la gestion de l’ONG et à former les comptables des succursales régionales. Trois mois après ma prise de fonction, la nouvelle équipe était en place, un logiciel comptable adapté avait été sélectionné, et les comptables étaient formés. Six mois plus tard, une évaluation a été réalisée et une amélioration notable du système de gestion a été constatée. Les partenaires ont recommandé le rétablissement du financement et j’ai reçu leurs vives félicitations. » 

Réponse de Ornella De Vinyle, Responsable AGR – PCBLT (Maroua, Cameroun):

« En tant qu’enfant unique d’une famille modeste, dans une société où la réussite est souvent influencée par des normes masculines, je suis particulièrement fière des valeurs d’éthique et de résilience qui m’ont portée tout au long de ma carrière. Ma plus grande satisfaction vient de voir des femmes et des jeunes s’émanciper et s’autonomiser grâce aux projets auxquels j’ai eu l’honneur de contribuer. Mon engagement a également permis de réduire les comportements sexistes et âgistes au sein des équipes avec lesquelles j’ai travaillé. » 

Réponse de Fatouma Zara Diallo, Responsable Genre – PCBLT (Zinder, Niger):

« Mon parcours professionnel a commencé à plus de 1000 km de ma famille, dans un environnement majoritairement féminin, où j’occupais un poste de suivi-évaluation traditionnellement réservé à des hommes de confiance. Étant perçue comme trop jeune et inexpérimentée, j’ai vite réalisé que j’étais sous-estimée lorsque ma direction a proposé qu’un responsable du suivi-évaluation d’un autre projet vienne m’assister. Cette situation m’a poussée à défendre mes idées et à prouver la valeur de mon travail. Dans mon domaine, mes collègues masculins remettaient souvent en question mes innovations. J’ai rapidement compris qu’il était essentiel d’anticiper leurs préoccupations et résistances face au changement pour faire avancer mes idées. Je suis fière d’avoir relevé ce défi, qui s’est avéré formateur et m’a valu une promotion me ramenant dans ma région d’origine. À compétences égales, une femme doit souvent se battre plus fort pour obtenir la même reconnaissance qu’un homme. » 

Réponse de Monique Daokai, Responsable Genre – PCBLT (Maroua, Cameroun) :

« Dans le cadre du Projet de Conservation du Bassin du Lac Tchad, j’ai eu l’honneur de diriger la mise en œuvre d’activités visant à renforcer la cohésion sociale au sein des communautés marginalisées au Cameroun. Je suis particulièrement fière des initiatives de consolidation de la paix qui ont placé les femmes et les filles au centre du processus, les considérant comme des acteurs clés du changement. Grâce à des activités génératrices de revenus telles que l’agriculture, l’élevage et le commerce, elles ont pris conscience de l’importance de leur autonomisation économique, ce qui peut renforcer leur sécurité et les protéger contre des risques tels que la violence et le mariage précoce. Elles ont joué un rôle essentiel dans la consolidation de la paix à tous les niveaux, devenant ainsi des actrices clés dans la promotion d’une communauté unie qui garantit leurs droits et leur sécurité. Je suis fière d’avoir contribué à créer des groupes d’activités génératrices de revenus où hommes, femmes, filles et garçons collaborent. J’ai également instauré une masculinité positive à travers le dévouement et l’engagement des hommes et des garçons pour protéger les femmes et les filles, déconstruisant ainsi certains préjugés et perceptions sociales, tout en contribuant à réduire les inégalités de genre au sein des communautés. » 

Réponse de Clémentine Vimbamba, Cheffe de projet – PSAT  (Burkina Faso) :

« Mon premier poste en tant que formatrice dans une ONG visait à renforcer les compétences des gestionnaires des systèmes de santé en Afrique francophone. À l’époque, je débutais ma carrière en gestion de projet et j’étais la seule femme parmi un groupe de formateurs principalement composé de médecins ayant une longue expérience dans les systèmes de santé. Les participants étaient majoritairement des hommes ayant occupé des postes importants dans leurs pays respectifs. Mon principal défi était de faire reconnaître mes compétences et de démontrer que j’étais pleinement capable d’assumer ce rôle efficacement. On m’a confié un module jugé difficile, et bien que j’aie eu des appréhensions au départ, j’ai introduit une innovation méthodologique qui a grandement facilité la compréhension des participants. Cette approche a ensuite été adoptée par les autres formateurs. Ce succès a été l’un des moments marquants de ma carrière, car en tant que jeune femme, j’ai su m’imposer dans un milieu largement dominé par les hommes à l’époque. » 

Réponse de Myriam Dako, Spécialiste en égalité des genres – PSAT (Kinshasa, République démocratique du Congo):

« Je m’appelle Myriam Dako, spécialiste en égalité des genres pour le PSAT en République Démocratique du Congo (RDC). Aînée d’une famille de huit enfants, j’ai grandi dans une maison où les garçons étaient interdits de rentrer dans la cuisine, un espace considéré comme réservé aux filles. Avec le temps, j’ai pu changer cette dynamique en discutant avec mes parents et en sensibilisant mes frères et sœurs aux questions de genre. J’ai lutté contre les stéréotypes et, aujourd’hui, je suis fière de voir mes frères devenir des champions de la masculinité positive. Mais mon engagement ne s’arrête pas là. Je continue à sensibiliser sur les lois qui promeuvent les droits des femmes. Ma plus grande satisfaction est de voir les femmes connaître et exercer leurs droits. J’aspire aussi à être la voix de celles qui ne peuvent pas se faire entendre, en apportant du soutien et du réconfort aux femmes et aux filles qui en ont besoin. »