(Anglais à suivre)

Le 8 mars, Alinea se joint à la communauté mondiale pour marquer la Journée internationale des femmes. Cette année, nous avons demandé aux spécialistes du genre des OSC locales qui travaillent comme points focaux dans le cadre du projet canadien de conservation du bassin du lac Tchad sur le lien entre leurs efforts et le thème de 2024, « Investir dans les femmes : accélérer le progrès ».

Le projet de conservation du bassin du lac Tchad vise à renforcer la résilience climatique des écosystèmes et des communautés marginalisées particulièrement vulnérables au changement climatique. En mettant l’accent sur les femmes et les jeunes, l’équipe du projet appliquera des solutions climatiques fondées sur la nature à six sites de zones humides RAMSAR du bassin du lac Tchad au Cameroun, au Tchad et au Niger.

Oummoul Doubla est chargée de la programmation/ responsable des activités de nutrition à l’Alliance Citoyenne pour le Développement et l’éducation à l’environnement (ACEEN) au Cameroun. Mariam Abdoulaye est une experte en genre et inclusion sociale avec l’Organisation sauvons le lac Tchad (OSLT) au Tchad. Aïchatou Jariri est une experte en genre avec Agirplus_21.

ACEEN, OSLT-Tchad et Agirplus_21 sont des OSC locales impliquées dans la garantie de la focalisation du projet sur les femmes et les jeunes. Voici ce qu’elles avaient à dire :

Que signifie ce thème pour vous dans votre rôle au sein de votre organisation ? Dans votre implication dans le projet de conservation du bassin du lac Tchad.

Oummoul Doubla – Responsable de la programmation et des activités de nutrition, ACEEN

Oummoul : Au sein de notre organisation, il renvoie à un renforcement des capacités des femmes dans les thématiques liées aux projets de développement. Dans le cadre du projet il est question de mettre la femme au centre des actions et des prises de décisions qui sont liées à la conservation des écosystèmes et des zones humides. C’est-à-dire la doter des connaissances et des capacités nécessaires pour contribuer à l’amélioration des ressources naturelles dans les zones humides.

Mariam Abdoulaye Malloum – Experte en genre et inclusion sociale, OSLT

Mariam : Cela signifie pour moi et mon organisation comme donner la chance aux femmes d’accélérer le progrès économique, social et culturel au Tchad, d’autonomiser les femmes à travers l’éducation, l’accès à des ressources financières et le soutien à l’entrepreneuriat féminin pour conduire à des transformations significatives, durables et à l’égalité de chance et sexe;

 

Aïchatou Jariri – Experte en genre, Agirplus_21

Aïchatou : Le programme vise à accélérer l’autonomisation économique des femmes et des jeunes filles en leur offrant un accès accru à la formation, au financement et aux équipements nécessaires pour démarrer des activités génératrices de revenus. En parallèle, il cherche à améliorer leur statut social pour favoriser une vie harmonieuse et une participation effective aux décisions communautaires et politiques, conformément aux droits fondamentaux. De plus, il s’agit d’alléger les charges domestiques des femmes pour préserver leur santé et leur permettre de consacrer du temps à des activités productives. Le programme promeut également une tolérance zéro envers toutes les formes de violence et de discrimination à l’égard des femmes et des filles, y compris les mariages forcés et précoces, ainsi que le soutien à la scolarisation et à l’apprentissage. Il encourage en outre le développement du leadership féminin et la prise en compte de la contribution des femmes dans les prises de décisions, tout en veillant à garantir l’égalité des chances et l’équité entre les genres dans tous les processus et activités.

 

Comment l’investissement dans les femmes accélère-t-il les progrès en matière d’action climatique ?

Oummoul : Le contexte de notre projet repose sur l’atténuation de notre vulnérabilité au changement climatique. La femme est à la base des actions visant à atténuer la vulnérabilité au changement climatique. C’est généralement, elle qui utilise les ressources naturelles, en exploitant les terres agricoles, la pêche et autres activités ménagères. En les formants, les sensibilisants sur leurs droits et sur les techniques agro écologiques, nous contribuerons ainsi au processus d’atténuation d’action de vulnérabilité au changement climatique.

Mariam : L’investissement dans les femmes peut accélérer les progrès en matière d’action climatique car les femmes sont souvent davantage touchées par les changements climatiques et jouent un rôle clé dans la gestion durable des ressources naturelles. En les impliquant activement dans la prise de décision, en leur donnant accès à l’éducation et aux ressources, et en les soutenant dans des initiatives climatiques, on peut favoriser des solutions plus inclusives et efficaces pour lutter contre le changement climatique.

Aïchatou : La femme africaine est très active dans l’agriculture irriguée et pluviale : la majorité des activités maraichères hors saison sont pratiquées par les femmes et ces activités donne un couvert végétal qui permet non seulement de séquestrer le carbone mais aussi de contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle face aux déficits chroniques dus aux effets des changement climatique. Investir dans l’accès de la femme à la terre et aux activités maraichères, horticoles, dans la gestion post récolte, la transformation agroalimentaire, l’utilisation des foyers améliorés, ces investissements accélèrent le progrès dans la sécurité alimentaire, réduisent la surexploitation des bois et améliorent l’équilibre écologique face au changement climatique

Pour en savoir plus sur le projet de conservation du bassin du lac Tchad, cliquez ici

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On March 8, Alinea joins the global community in marking International Women’s Day. This year, we asked gender specialists of local CSOs who work as focal points with Canada’s Lake Chad Basin Conservation Project about the connection between their efforts and 2024 theme, “Invest in women: Accelerate progress.”

The Lake Chad Basin Conservation Project aims to enhance the climate resilience of ecosystems and marginalized communities structurally vulnerable to climate change. With a focus on women and youth, the project team will apply nature-based climate solutions to six Lake Chad Basin RAMSAR wetland sites in Cameroon, Chad, and Niger.

Oummoul Doubla is Programming Manager and Head of Nutrition Activities with the Alliance of Citizens for Development and Environmental Education (Alliance Citoyenne pour le Développement et l’éducation à l’environnement (ACEEN) in Cameroon. Mariam Abdoulaye is a Gender and Social Inclusion Expert with Save Lake Chad Organization (OSLT-Chad). Aïchatou Jariri is a Gender Expert with Agirplus_21.

 

ACEEN, OSLT-Chad and Agirplus_21 are local CSOs involved in ensuring the Project’s focus on women and youth. Here is what they had to say:

What does this theme mean to you in your role within your organization? In your involvement in the Lake Chad Basin Conservation Project?

Oummoul: Within our organization, it refers to building women’s capacities in issues linked to development projects. Within the framework of the project, it’s a question of putting women at the center of actions and decision-making linked to the conservation of ecosystems and wetlands. This means equipping them with the knowledge and skills they need to help improve natural resources in wetlands.

Mariam: It means to me and my organization like giving women the chance to accelerate economic, social and cultural progress in Chad, empowering women through education, access to financial resources and support for women’s entrepreneurship to lead to meaningful, sustainable transformations and equal opportunity and gender.

Aïchatou: The program aims to accelerate the economic empowerment of women and young girls for improved socio-economic progress by providing access to training, financing, and starter kits for income-generating activities. It also seeks to expedite the enhancement of their social status, facilitating a harmonious life and effective participation in community decisions and political life in alignment with fundamental human rights. Furthermore, it endeavors to hasten the reduction of women’s domestic workload for their well-being and to allocate time for income-generating activities. Additionally, it aims to expedite a zero-tolerance approach to all forms of violence and discrimination against women and girls, including forced and early marriages. The program also strives to accelerate support for the education and learning of women and girls, as well as the development of female leadership and acknowledgment of women’s contributions to decision-making. Lastly, it emphasizes ensuring equal opportunities and gender equity in all processes and activities.

How does investing in women accelerate progress on climate action?

Oummoul: The context of our project is based on mitigating our vulnerability to climate change. Women are at the heart of actions to reduce vulnerability to climate change. They are generally the ones who use natural resources, exploiting farmland, fishing, and other household activities. By training them and making them aware of their rights and of agro-ecological techniques, we will be contributing to the process of mitigating vulnerability to climate change.

Mariam: Investing in women can accelerate progress on climate action because women are often more affected by climate change and play a key role in the sustainable management of natural resources. By actively involving them in decision-making, giving them access to education and resources, and supporting them in climate initiatives, we can foster more inclusive and effective solutions to climate change.

Aïchatou: The African woman is very active in both irrigated and rainfed agriculture: the majority of off-season vegetable activities are done by women, and these activities provide vegetation cover that not only sequesters carbon but also contributes to food and nutritional security in the face of chronic deficits due to the effects of climate change. Investing in women’s access to land and activities such as vegetable gardening, horticulture, post-harvest management, agro-food processing, and the use of improved stoves accelerates progress in food security, reduces overexploitation of forests, and improves ecological balance in the face of climate change.

Learn more about the Lake Chad Basin Conservation Project here